En septembre 1986, après 3 années de remplacement divers en médecine générale, j’ai rejoint Nouvelles Images, société créée par mes parents en 1957, à l’époque de la modernité triomphante, avec la vocation de mettre l’art contemporain à la porté de tous sous forme de cartes postales.
Je m’imaginais y rester 10 à 15 ans et ce fut finalement 26 (on dit un quart de siècle quand on veut montrer que c’est beaucoup, mais au fond c’est passé très très vite) dont 20 en tant que dirigeant, avec pleins de hauts et pleins de bas dont un dernier bas, fatal.
Engagé dans la foulée par un excellent confrère éditeur de cartes postales avec le titre ronflant de Directeur de l’innovation produit (je me l’étais moi-même attribué), j’ai commis une invention plutôt sympa, (Picline, un système révolutionnaire pour afficher ses photos sur les murs comme dit le slogan) et réalisé en parallèle que continuer à participer à l’accroissement de la masse de produits de consommation disponible ne me motivait plus.
Au printemps 2014, j’ai démarré une réflexion pour chercher une voie professionnelle nouvelle qui me convienne – et soit jouable pour un senior de 56 ans – sans penser une seconde à la médecine. Mais, bien que ce ne fut pas dès sa première exposition de l’idée, j’ai fini par écouter la suggestion de ma compagne et démarrer l’exploration. Afin d’évaluer à la fois l’attrait du métier de médecin généraliste et ma capacité a m’y remettre, je me suis plongé dans la lecture d’ouvrages de médecine générale d’aujourd’hui et j’ai relu Patients si vous saviez de Christian Lehmann, dont la première lecture à sa sortie m’avait déjà plongé dans une nostalgie de ce métier que je n’avais pas exercé. Rebelote. Ça me faisait toujours le même effet.
La lecture d’ouvrage médicaux, l’exploration du web m’ont également stimulé : je n’étais pas si encrouté que ça et capable de rafraîchir ce que j’avais oublié, de comprendre et apprendre ce qui était nouveau.
L’exploration se fit désir, le désir se fit projet.
Dans deux semaines je quitterai le monde de l’entreprise avec au programme un DIU de requalification à la pratique de la médecine générale à l’Université de Rennes 1, sous le pilotage du Dr Myhié puis, si tout va bien, une installation en libéral au cours du 1er semestre 2016. 30 ans après m’être défroqué je deviendrai un jeune médecin quinquagénaire.
Mise à jour décembre 2015
Je viens de terminer mon DIU et je suis vraiment heureux d’avoir choisi cette voie. Ce fut une année d’apprentissage extraordinaire et je souhaite à tout le monde de vivre une expérience aussi excitante à l’âge ou en général on songe plutôt à organiser sa retraite.
Actuellement je suis remplaçant en médecine générale et j’ai un projet d’installation qui chauffe pour peut-être dès le premier trimestre 2016.
