Pourquoi j’ai aimé aller au Congrès national des généralistes enseignants

Je rentre de deux jours au congrès de généralistes enseignants à Dijon (#CNGE2015), mon premier congrès de médecine.

J’ai beaucoup aimé la ville.

Le musée de Beaux Arts est en partie fermé et ne présente actuellement, dans une installation flambant neuve jouxtant l’hôtel de ville, que la partie moyen-âge de sa collection et les flamboyante tombes des Ducs de Bourgogne. A l’inventaire, sculptures polychromes splendides, retables époustouflants, peintures sur bois allant du naïf au chef d’œuvre et une gardienne au 2ème étage, passionnée, racontant avec passion et l’accent, l’histoire ed’la Bourgogne. Et c’était gratuit.

A Dijon on loue un excellent vélo Lapierre, made in Dijon, pour 5 euros les 2 jours. J’ai pu ainsi flâner dans les rues et les ruelles et finalement bien voir au moins tout le centre ville dont la superbe et si émouvante église Notre-Dame de Dijon, petit bijou gothique, comme une miniature de cathédrale, posée au bout de la rue Muzette.

Afficher l'image d'origine

façade de l’église Notre-Dame, piquée sur Wikimédia

Le musée d’art sacré était fermé faute de gardiens et je n’ai pas tenté celui de la vie bourguignone. Enfin, grâce à @ocdu16, j’ai fini par découvrir un ours blanc de Pompon.

Je vous passe les emplettes pour la maison, on est quand même sur un blog médical, mais nonnettes et pain d’épice furent au rendez-vous.

Sur le plan humain, outre l’accueil dijonais très agréable, ce fut une grande émotion de rencontrer plein de médecins twittos, jeunes, dynamiques, passionnés et engagés, qui sur l’enseignement, qui sur la recherche et, la gratification étant ce qu’elle est, de découvrir que certains d’entre eux utilisaient mes infographies en consultation. Mettre un visage et un sourire sur toutes ces PP anonymes, rencontrer des gens que l’on connait déjà un peu, avoir l’impression de faire partie d’une bande de copains ex nihilo ça fait un sacré effet.

Sentir que je fais maintenant partie d’une communauté, celle de médecins généralistes, que j’ai des pairs (ce qui, n’étant pas un fan du Medef, ne m’était jamais arrivé auparavant) est une expérience nouvelle et excitante pour moi.

Et au-delà de ce petit cercle twittėrien, on sent une ambiance complice entre les participants, tutoiement de rigueur, blagues glissées dans les présentations, beaucoup de monde connaissant beaucoup de monde et pauses actives. Il règne un esprit plaisantn une ambiance très constructive.

Sur le plan des communications, je passerai sur la séance du comité scientifique sur le dépistage où, comme de nombreux twittos, je n’ai rien appris, juste constaté avec un plaisir malsain que j’avais sur ce sujet un peu d’avance sur le CNGE. Les différents Ateliers, Communications orales, Revues de la littérature, Séances pleinières auxquels j’ai pu assister, m’ont donné l’occasion de voir et revoir un certain nombre de choses, mais pas de découvertes grandioses..

J’ai été frappé par le nombre de recherches sans intérêt – genre pratique des MG de Belle région sur la pries en charge des hypertendus – qui ne nous apprennent rien d’utilisable ou les synthèses sur l’utilisation d’un médicament non disponible en France. Je ne dis pas qu’il n’y avait rien à prendre (je n’ai assisté qu’à une fraction des séances) mais pour qui suit l’actualité médicale au travers d’un bon filtre Twitter, pas des tonnes. Pour vous faire une idée regardez #CNGE2015 sur notre réseau favori (avec près de 1600 tweets).

J’ai mieux compris comment se fabriquait la discipline médecine générale au plan universitaire et j’ai été un peu effrayé d’un certain niveau de déconnexion avec le terrain. Par exemple on nous présente une méta analyse apparemment bien conduite sur l’utilisation des antidépresseurs qui débouche sur un diagramme apparemment intéressant mais on ne peut pas avoir ce diagramme avant des mois et des mois tant qu’il n’y aura pas eu publication. Ou une étude comparant l’efficacité de la MAPA (mesure de la pression artérielle en ambulatoire, c’est génial mais l’appareil coûte 4000 euros et il n’y a pas de codification spéciale) à la mesure en cabinet (ça ne coûte rien mais ça craint) mais sans positionner l’auto-mesure à domicile (quand même très simple de mise en œuvre). Donc on n’en tire rien.

Au final je suis très content d’être venu au #CNGE2015 pour le côté convivial +++, le début de compréhension de ce monde nouveau pour moi, la découverte de la ville de Dijon.

PS1 : j’ai vu Marisol Touraine en vrai, juste eu le temps de faire cette photo alors qu’on lui disait des choses importantes

PS 2 : Les photos de peinture proviennent du musée des beaux-arts de Dijon.

Publicité