Mercredi 22 juillet, l’après midi
Je reçois un coup de fil du médecin du grand CHU qui m’informe que Monsieur A. 89 ans, hospitalisé pour décompensation cardiaque et pneumopathie hypoxémiante sort de l’hôpital avec de l’O2 à 3l/mn. Il m’informe qu’au décours de l’hospitalisation une hémoglobinémie a été mesurée à 8g/l, n’a pas été investiguée et est remontée à 11 après transfusion. Il me signale également que Monsieur A. est sous Coumadine.
Mercredi 22 juillet, le soir
Je reçois un SMS de C., l’infirmière avec laquelle j’avais fait une tournée d’apprentissage il y a un mois et demi et dans le mobile de laquelle je suis resté enregistré sous le patronyme évocateur de « Stagiaire 3 juin » : Prévoir d’aller voir à domicile Mr A. suite à son retour à domicile suite longue hospitalisation. Sous O2, diabète, insuff. cardio… sous coumadine. Bref on se rappelle quand tu iras le voir…
Jeudi 23 juillet, le matin
J’arrive un peu à l’avance au cabinet et consulte le dossier de Monsieur A. Ses antécédents cardio-vasculaire ne tiendraient pas sur un manuel de cardiologie, il est insulino-dépendant, j’en passe. Je suis un peu inquiet à l’idée de la situation que je vais trouver en visite. Je la programme le jour même. J’imprime l’ancienne ordonnance avant de partir.
Jeudi 23 juillet, début d’après-midi
J’arrive chez M. A qui m’accueille gentiment. Nous évoquons ses soucis et je prends connaissance des ordonnances de sortie d’hôpital. Son carnet de suivi d’insulinothérapie à domicile ne me semble pas rempli régulièrement. Il m’explique qu’il a l’habitude de se piquer lui-même et de mesurer ses glycémies mais me semble un peu perdu. 3 grosses bonbonnes d’O2 trônent dans son salon, l’une fixée à l’autre extrémité d’un long tuyau qui chemine jusqu’à son nez. Plutôt présent et donnant l’imprrssion de bien comprendre ce qui se passe, se sentant bien avec les 4 l/mn d’O2, M. A répond à mes questions. Je me dis malgré tout qu’il serait mieux qu’au moins pour une semaine à 10 jours il soit pris en mains par une infirmière de manière à s’assurer que tout se recale bien.
J’appelle C. qui me dit qu’elle arrive. On sonne à la porte : le technicien de la société de service s’occupant de l’O2 à domicile entre, suivi quelques instants plus tard par C. et deux autres de ses collègues. Une formation au maniement d’un nouveau système de distribution d’O2 était prévu avec notamment la technique de remplissage d’un container plus petit permettant à M. A de sortir voir ses copains. Nous nous retrouvons à 5 personnes discutant pour la meilleure organisation possible du quotidien de M. A. ce qui le réjouit manifestement. On convient que la bonbonne sac à dos n’est pas du plus pratique et le technicien organise la livraison pour le lendemain d’un genre de caddie permettant de tirer la bonbonne sans la porter. Les yeux de M. A brillent de plaisir anticipé. Le technicien indique un endroit où il faudra s’assurer quotidiennement qu’il y a assez d’eau. De l’eau du robinet précise-t-il. De l’eau bénite suggère M. A. avec un sourire espiègle.
Je finalise avec les infirmières l’ordonnance de prise en charge à domicile pour les deux semaines à venir, les examens biologiques (INR, NFS…) à faire et programme une visite de réévaluation pour dans 10 jours. Et tout le monde de se saluer, de dire qui à ce soir qui à la semaine prochaine à M. A. et de s’éclipser dans un soleil frais d’été breton.
Si c’est pas de la coopération pluri-disciplinaire ça !
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